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Etude PHARES

Etude PHARES : traiter l’hypertension artérielle résistante par association de diurétiques

Il n’est pas rare que le traitement de l’hypertension artérielle soit insuffisant. Lorsque les chiffres de tension restent trop élevés en dépit de la prise de 3 médicaments par jour (dont un diurétique), on parle d’Hypertension résistante. Dans ce cas, un bilan dans un service spécialisé est justifié afin de déterminer le meilleur traitement en éliminant une cause particulière d’hypertension.

 

Le choix des médicaments peut s’avérer délicat chez certains patients. L’équipe médicale du centre d’Hypertension artérielle de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (Paris) a conduit une recherche (appelée étude PHARES) démontrant qu’il peut être justifié de proposer un traitement comprenant l’association de deux à trois diurétiques à faibles doses pour parvenir à faire baisser la tension. Cette prescription est à réserver aux spécialistes. Elle est proposée au terme d’un bilan complet comprenant des dosages hormonaux. Les résultats de l’étude PHARE ont été publiés en août 2012 dans la revue Journal of Hypertension sous la référence : Bobrie G, Frank M, Azizi M, Peyrard S, Boutouyrie P, Chatellier G, Laurent S, Menard J, Plouin PF. Sequential nephron blockade versus sequential renin-angiotensin system blockade in resistant hypertension: a prospective, randomized, open blinded endpoint study.).J Hypertens. 2012 Aug;30(8):1656-64.

 

Résumé des résultats :

Cette étude prospective randomisée a comparé deux modalités de traitement de l’hypertension résistante. Elle a inclus 167 patients avec une Mapa diurne  > 135/85 mmHg en dépit d’un traitement de 4 semaines par irbesartan 300 mg/j, hydrochlorothiazide 12.5 mg/j et amlodipine 5 mg/j. Les patients ont été randomisés en deux groupes :  blocage séquentiel du néphron (groupe 1, n = 85), ou blocage séquentiel du système rénine-angiotensine (groupe 2, n = 82).

Dans un premier temps, les patients du groupe 1 recevaient en plus pendant 4 semaines de la spirololactone (25 mg/j), ou du ramipril (5mg/j) dans le groupe 2. Puis, en cas de moyenne d’automesure de pression artérielle supérieure à 135 et/ou 85 mmHg, le traitement était majoré en semaine 4 et semaine 8 ou 10 avec ajout séquentiel de furosémide 20 mg/j, furosémide 40 mg/j et amiloride 5 mg/j, dans le groupe 1; ou ramipril 10 mg/j, bisoprolol 5 mg/j et bisoprolol 10 mg/j dans le groupe 2. L’objectif primaire était une variation de pression artérielle en Mapa à trois mois (semaine 12).

Les résultats montrent à la douzième semaine une différence de Mapa diurne entre les deux groupes de 10/4 mmHg  (intervalle de confiance 95% : 7-14/2-7; P < 0.001/P = 0.0014) en faveur du groupe 1 (blocage séquentiel du néphron). L’objectif tensionnel (cible de Mapa diurne  < 135/85 mmHg) était atteint pour 58% des patients du groupe 1 and 20%  du groupe 2 (P < 0.0001).  Les effets secondaires liés au traitement se sont avérés peu nombreux et comparables dans les 2 groupes  (groupe 1, n = 7; groupe 2, n = 6).

En conclusion, chez les patients avec hypertension résistante le blocage séquentiel du néphron induisant une déplétion sodée progressive s’avère plus efficace que le blocage combiné du système rénine angiotensine.

 

 

Pour en savoir plus :

 

1- Lien vers pubmed : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22728905

2- Commentaire :  Additional drug treatment in resistant hypertension: need for randomized studies Mancia, GiuseppeJournal of Hypertension:  August 2012 – Volume 30 – Issue 8 – p 1514–1515

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Site centre-hypertension.org

Rédaction équipe médicale du centre d’Hypertension artérielle de l’Hôpital Européen Georges Pompidou – Paris. Septembre 2012