Le cathétérisme des veines surrénales est un examen parfois demandé dans le cadre du bilan d’une hypertension liée à une maladie des glandes surrénales. Il est du ressort des équipes spécialisées.
On propose cet examen uniquement lorsque les premières analyses ont montré que l’hypertension artérielle était due à une quantité excessive d’une hormone, l’aldostérone. Son but est de savoir laquelle des deux glandes surrénales, la droite ou la gauche, ou les deux sont responsables de l’hyperaldostéronisme. Le cathétérisme veineux va permettre de prélever du sang directement au niveau des glandes surrénales. Les résultats des dosages sont utiles pour choisir un traitement approprié : soit des médicaments, soit une opération chirurgicale sur une glande surrénale anormale.
Le cathétérisme est effectué dans une salle de radiologie. Le patient est installé, couché, sur une table spécialement équipée, proche d’un écran de télévision. Le médecin fait une anesthésie locale au niveau du pli de l’aine. Après la piqûre locale de l’anesthésie, on ne ressent pas de douleur particulière. Ensuite, le médecin introduit dans la veine deux très fins tuyaux, appelés cathéters, qu’il « pousse » jusqu’aux veines surrénaliennes. Pour bien voir les veines, le médecin fait une injection d’un produit contenant de l’iode, comme c’est très souvent le cas avec les examens de radiologie. Une fois le cathéter situé au niveau des glandes surrénales, le recueil de sang est fait. Aucune piqûre supplémentaire n’est nécessaire. Puis, le cathéter est retiré. Au total, l’examen dure une trentaine de minutes environ.
Après cet examen, il est conseillé de rester couché pendant environ 4 à 6 heures avec un pansement légèrement compressif sur le haut de la cuisse, au niveau du point de piqûre. Il ne faut pas plier la cuisse pendant ce temps. Les incidents ou accidents sont très rares. La plupart du temps, ils sont sans gravité, sauf cas exceptionnel. Il existe des allergies à l’iode ou aux produits anesthésiants ; dans ce cas des médicaments anti-allergiques peuvent être proposés. A l’endroit de la ponction veineuse, donc au pli de l’aine, un hématome c’est à dire un saignement qui se traduira par la présence « d’un bleu » peut se produire. Cet inconvénient survient surtout en cas de ponction accidentelle de l’artère. Il disparaît spontanément en quelques semaines. C’est pour éviter l’apparition d’un hématome que l’on vous demande de ne pas bouger la jambe pendant et après l’examen et qu’un pansement compressif est systématiquement mis en place pour diminuer les risques de survenue de cette complication. Rarement, le produit à base d’iode injecté peut sortir de la veine et être à l’origine d’une douleur. Cet incident survient moins d’une fois sur cent. Il est sans gravité. Lors de l’examen, la glande surrénale peut saigner ; cela provoque une douleur parfois forte et pouvant persister pendant 24 à 48 heures. Cet incident survient moins d’une fois sur cent et ne nécessite à priori aucun traitement particulier, à l’exception bien sûr du traitement de la douleur.
Glandes surrénales et hypertension artérielle : vidéo pour voir comment nous vous recevons dans notre service
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Source : Extrait du livre écrit par l’équipe de l’unité d’hypertension de l’Hôpital Européen, Georges Pompidou. (N Postel-Vinay et G. Bobrie)
L’hypertension artérielle ; ce qu’il faut savoir pour la surveiller et la traiter. Odile Jacob ed. Paris 2012.